ans le cadre du Réseau des Facultés d’Architecture d’Europe Centrale et Orientale et des Écoles d’Architecture françaises (REA), fondé à l’initiative du ministère français de la culture, des rencontres prenant la forme de colloques pour les enseignants et de concours pour les étudiants ont été organisées dans le but de permettre des échanges à caractère scientifique et pédagogique entre les écoles signataires autour d’un thème concernant l’architecture, l’urbanisme, l’environnement ou l’enseignement de ces disciplines.

Lors de la rencontre de Marseille en mai 2006, le thème du colloque et du concours présenté par les étudiants portait sur les rez-de-chaussée des grands ensembles et les étudiants devaient présenter des propositions concernant des ensembles d’habitations choisis dans les périphéries urbaines de leur pays. Il s’agissait d’une réflexion sur la monotonie des espaces et le possible du projet. Au vu des résultats est apparue nettement l’impossibilité ou plutôt la vanité d’une « requalification » au sens habituel du terme, tendant à réhabiliter un ensemble urbain de manière uniforme, l’uniformité primordiale appelant, semble-t-il, une autre uniformité, même revêtue de couleurs ...inertie de l’uniformité ?

Cette uniformité ne serait-elle pas due, au moins en partie, à l’uniformité du vocabulaire employé, uniformité donc des mots pour dire l’espace.

Les deux communications publiées dans la présente brochure sont une contribution du groupe de réflexion et de recherche OREADE (Outils de la Réflexion Et Aménagement De l’Espace) de l’ENSA Marseille aux rencontres du REA qui ont eu lieu en 2003 à Sofia et 2004 à Toulouse.

Le thème des colloques portait en grande partie sur l’espace public urbain et lesdites communications se présentaient comme un appel au questionnement portant sur la valeur de l’espace public et sur l’expression de cette valeur. L’expression est entendue ici fondamentalement comme « mots pour dire », dans l’idée d’ « ouvrir » le sens des mots.
Pourquoi un tel questionnement ?
L’espace public est compris ici dans son acception conceptuelle la plus riche, comme fondamentalement caractérisé par le principe de l’échange libre entre les hommes dans un lieu permettant cet échange, l’espace des hommes citoyens, l’espace qui n’a pas de prix.
Il est bien sûr espace « à hauteur d’homme », espace sensible ouvrant à une infinité de sensations et significations. Habiter l’espace public urbain signifie le percevoir/recevoir de toute la matière de son esprit et de son corps.

Les « mots pour dire » le caractère précieux de l’espace public et du Monde sont aussi les mots des autres, dans les autres langues, contemporaines ou non, permettant d’ouvrir sans cesse l’univers de la signification.

Une communication sur le « mur », une autre sur l’« escalier »...
Que dit le mur ? Que dit l’escalier ? Ils sont des éléments clés construisant notre monde.
« Stoikhos » en grec ancien signifie mur et chemin. En fait stoikhos, c’était la ligne qui peut être mur ou chemin.
L’escalier, c’est le sentier au sens propre de sentir, éprouver l’ascension souvent entre des murs, en se hissant sur de petits murs...

Lire les conférences " Escalier/lien/lieu " et " Le mur obtus "

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