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Expositions d’Imelda Bassanello
à Roubion et Acqui Terme, 2016

Texte de Michel Perloff, ancien professeur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille.

Les oeuvres d’Imelda Bassanello sont un événement vital pour le passant, celui qui s’arrête et voit ! Elles donnent vie aux choses qu’elles touchent, et par là-même aux humains, toujours au contact des choses.
S’il nous fallait inventer une clé pour leur lecture, nous dirions que celle-ci serait double. Elle ouvrirait le regard sur l’œuvre singulière et simultanément donnerait accès à une vision plus ample, à l’échelle des lieux. Elle permettrait ainsi d’amplifier d’emblée l’horizon de notre compréhension.
Chaque œuvre, tableau sur une paroi ou sculpture campée sur le sol, est en elle-même source d’une pure émotion, susceptible d’étancher la soif de vivre du passant, le libérant des limbes du quotidien. N’est-ce pas la vocation de l’art ? Provoquer l’étonnement et la fraîcheur d’un réveil dans la lumière de la lucidité.
Le regard caresse la peau rugueuse du bois imprégnée de couleurs et la surface douce de la terre cuite insérée parfois dans les fibres. Les figures nous parlent, intensifiant l’échange, yeux perçants, mains caressantes, rythme musical. Toucher ne serait-il pas ici un mot essentiel ?
Un magnifique verbe latin, « mulceo », exprimait aussi bien la sensation du toucher léger, de la caresse, de l’apaisement. La matière des œuvres d’Imelda touche l’observateur au propre comme au figuré, et l’apaise. Et dans l’apaisement de l’âme s’ouvrent les yeux, fleurissent les pensées. Voilà la chance de la source d’un mot antique !
Et serait-ce magie ? La main de l’artiste illumine l’espace alentour et crée des lieux. Les œuvres chuchotent entre elles et font chuchoter les choses, éveillent les murs, les rues, les places, leur confèrent une existence toujours nouvelle tout en rendant un hommage discret à l’existant. Et ces lieux, le passant les vit alors d’autant plus que frémit son imaginaire, avide de l’horizon inconnu des choses. Ni décor ni publicité, nul calcul, mais pureté, vérité, l’artiste laisse entrevoir l’essentiel.
Et les lieux qu’elle anime ouvrent ainsi des espaces de rencontre avec les autres.

Les oeuvres d’Imelda… un événement vital pour le visiteur, celui qui s’arrête… et voit ! Elles donnent la vie aux choses qu’elles imprègnent et par là-même aux êtres humains, toujours au contact des choses. S’il nous fallait inventer une clé pour leur lecture, nous dirions que celle-ci serait double.
Elle ouvrirait le regard sur l’œuvre singulière et simultanément donnerait accès à une vision plus ample, à l’échelle des lieux. Elle permettrait ainsi d’amplifier d’emblée l’horizon de notre appréhension.
Chaque œuvre, tableau sur une paroi ou sculpture campée sur le sol, est en elle-même source d’une pure émotion, susceptible d’étancher soudain la soif de vivre du visiteur, le libérant des limbes du quotidien. N’est-ce pas la vocation de l’art ? Provoquer l’étonnement et par là-même la fraîcheur d’un réveil dans la lumière de la lucidité.
Le regard caresse la peau rugueuse du bois imprégnée de couleurs et la céramique douce s’insère parfois dans les fibres. Les figures nous parlent, intensifiant l’échange… yeux perçants, mains caressantes. Le toucher ne serait-il pas ici un mot essentiel ? Un magnifique verbe latin, mulceo, exprimait aussi bien la sensation du toucher léger, de la caresse, de l’apaisement…La matière des œuvres d’Imelda touche le visiteur au propre comme au figuré… apaise… et dans l’apaisement de l’âme s’ouvrent les yeux, fleurissent les pensées. Appeler ici un mot antique à la vie !

Et serait-ce magie ? La main de l’artiste illumine l’espace et crée des lieux. Les œuvres chuchotent entre elles, éveillent les murs, les rues, les places, leur confèrent une existence toujours nouvelle tout en rendant discrètement un hommage à l’existant, réanimant la mémoire. Et ces lieux nous les habitons et l’artiste nous donne davantage conscience de la nécessité, pour habiter vraiment ce monde. Ni décor ni publicité, pureté vérité. Nul calcul. L’artiste nous laisse entrevoir l’essentiel et en cela joue un role fondamental dans la quete éthique de la collectivité. Les lieux qu’il anime deviennent aussi davantage des espaces de rencontre avec les autres qui en auront lu la valeur.
Comme le philosophe l’artiste n’est-il pas un découvreur d’horizons inconnus ? Ouvre l’horizon inconnu de celui qui le rencontre.

Comme l’eau, frémissement des œuvres, frémissement intérieur, entrée plus profonde à lìintérieur de nous-memes, bouillonnement des pensées, ce qui nous apparaît n’est pas simple décor aimable mais vie qui irrigue les lieux et nous donnent vie, à la fois semence de liberté…
Dans le frémissement pointe le plaisir mais aussi la crainte, crainte du risque d’être soi ? De s’éveiller à la lumière crue du monde ? Plaisir d’exister vraiment? Plaisir de se reconnaître ?La conscience de l’éveil par l’œuvre ne disparaîtra jamais, l’éveil se renouvellera… Le plaisir d’un faire corps avec l’Univers, qui l’a connu, aura soif de connaître encore…et craindra à nouveau et osera à nouveau. Mais effort toujours nécessaire, venu de l’insatisfaction, du dèsir de quelqu chose que nour n’avons pas, espoir d’y parvenir. Habiter est un désir et non une réussite, un délice, mais sans habiter l’homme ne peut être.

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